New-York, New-York, New-Yoooooooork ! Enfin j’accomplis mon destin de guitare folk et retourne sur mes terres d’origine. Marine entend quant à elle son nom prononcé partout. Parfois même - comble de son égo-trip - il lui est adressé. Good morning donc chers lecteurs. Nos «mornings» américains ont pour le coup, été plus que bons. Le hasard a fait que Dan Laurens, un de nos ami guitariste, se trouve à Manhattan au même moment que nous. Apprenant notre venue en grande pompe (41 pour elle), il nous a invitées à jouer avec lui. Vous vous doutez bien que nous avons sauté sur l’occasion…
Jusqu’ici tout s’annonce pour le mieux.
Sauf que, comme de coutume, Marine a un peu trop traîné ses jupettes sur les trottoirs de New-York et abusé d’allers-retours dans un métro aux températures yoyo (sorte de sauna dans les couloirs et de frigidaire dans les rames…). Effet immédiat : le jour J, un joli rhume lui racle la gorge et le nez. Dès le petit matin, nous décidons donc d’entamer une multi-thérapie alimentée au fil de la journée de toutes les idées de nos rencontres plus ou moins fortuites (et farfelues).
Joseph-Pierre, l’ami qui nous héberge dans l’Upper west side, est adepte de l’homéopathie. Gouttes de cuivre, d’argent dans le nez… dès le lever en pyjama à pois, il nous couvre de métaux précieux pour enrayer l’infection. JP nous conseille ensuite de passer une journée tranquille à les laisser infuser dans nos narines depuis le haut d’un building de Chelsea. Prêtes à tout pour assurer ce soir, nous suivons donc ses recommandations et grimpons les 18 étages de cet hôtel appelé à injuste titre « le Standard ». Du haut du bar qui le surplombe, la vue sur la ville est sublime. L’Hudson coule tranquillement à gauche, tandis que le vivant quartier de Meatpacking s’active dans l’alignement du bar, juste derrière le serveur, qui nous fait sursauter en demandant à Marine ce qu’elle aimerait boire. « Un thé… non, c’est un bar de nuit… donc de fête… donc d’alcool… Bon, un jus de fruit alors, vous en avez forcément pour faire les cocktails j’imagine… Bien sûr. Qu’est-ce qui vous ferait plaisir ? Ce que vous voulez, quelque chose qui soulage la gorge… Blablablabalablabla (réflexion – tergiversations)… ok, un cocktail aux fruits rouges et orange pour les vitamines ». Le serveur prétend y plonger toute son énergie, sorte de fruithérapie. Il fait cadeau de sa préparation à Marine (qu’il a l’air de trouver à son goût malgré son nez imitation clown), puis lui conseille de monter sur la terrasse extérieure.
Ha… ce n’était donc pas ici. Encore quelques marches et nous y sommes. Pas loin du paradis ou du septième (gratte) ciel. La vue est exempte de vitres, le sol couvert de gazon, des lits à eau posés ça et là invitent à une sieste au soleil, parfaite pour la luminothérapie (d’autant plus que la température avoisine les 35 degrés en cette journée de septembre). Marine s’apprête à un repos de circonstance, lorsque la seule personne présente s’approche et entame la conversation d’un original « hi, how are you doing ? ». Il m’a vue, posée dans un coin, et en profite pour orienter la discussion sur moi. Facile, me dis-je. Marine explique que nous jouons ce soir et qu’elle tente de calmer l’angine qui la démange. Un sourire éclaire le visage de l’homme en question (Peter, from San Francisco, pour les adeptes des précisions). Il est physiothérapeute, nous sort sa carte en guise de presque preuve, et propose de lui soulager la nuque et ainsi, la gorge, par un moyen détourné. Pourquoi pas c’est la journée des multi-thérapies, alors soit, allons-y pour la phase 3 du traitement : la massothérapie. Il y a des jours comme ça où tout tombe à pic.
Nous quittons l’hôtel détendues et un peu hallucinées d’y avoir trouvé tant d’attention en cherchant seulement un coin loin de l’agitation urbaine…
Direction Central Park où une séance de musicothérapie nous attend (une répète quoi…) avec le fameux Dan Laurens. Devant un coucher de soleil aux allures de tableau, il nous accompagne sur nos nouveaux morceaux. Je suis un peu jalouse de la dextérité avec laquelle il masse les cordes de ma rivale : une autre guitare made in USA. Mais peu importe, je ravale mon irritation et me concentre sur le concert de ce soir, professionnalisme oblige.
A la nuit tombée nous quittons le parc, en nous y perdant juste assez pour arriver (avec le retard qui nous caractérise) au lieu dit : un bar à vin aux murs de briques rouges au cœur d’East Village. Marine a une nouvelle chapka sur la tête, j’ai toujours ma sangle panthère, Dan a ses cheveux en mode super volume live, et sa guitare a la simplicité de celle que l’on vous prête à la dernière minute. On s’installe rapidement, Marine entame la dernière phase du traitement, la vinothérapie et hop, c’est parti pour une heure quinze de concert. Sans toux, sans reniflement impromptus, et avec la joie d’improviser un set acoustique avec ce formidable ami et musicien. En même temps si le rhume avait tenu tête à ce multitraitement de choc, il aurait été décoré de l’ordre des microbes résistants. Il pouvait toujours courir les bronches pour qu’on lui fasse ce plaisir. Et hop. Bye bye american cold. And good morning New-York… On est fan de toi, déjà.
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