mardi 10 août 2010

Le pied trop laid


Au contraire de la plupart des français qui errent à Barcelone en cette période estivale, nous ne sommes pas venues trouver un mètre carré de plage libre pour poser notre serviette, ou pour sortir de bar en boîte jusqu’au petit matin, jusqu’à ce que les seuls sources d’alcool disponibles soient celles des pakistanais revendeurs de bières fraîchement sorties des trottoirs (parce que pour les garder au frais ils les planquent sous des plaques d’égout – ant).

Non non non, Marine et moi sommes venues travailler, avec tout le sérieux qui nous caractérise (…). Un festival de rue, le Busker’s festival, nous a programmées vendredi et samedi. 50 minutes deux fois par jour. Jusque là pas de problème. Sauf que, évidemment, j’arrive les cordes vides, sans rien pour me brancher, et que Marine doit compter sur la gentillesse des groupes avec lesquels nous partageons les scènes pour pouvoir nous raccorder à un ampli.

Nous arrivons donc au point d’accueil où l’on nous présente notre « co-groupe » du jour, un duo de blues italien baptisé Village H. Ils ont roulé dix heures pour jouer ici et espérer gagner un peu d’argent grâce à la générosité des passants (c’est le concept du festival). Un peu coupable d’être venue en avion et les mains dans les poches, Marine leur explique notre problème. Adorables, ils acceptent immédiatement de nous prêter leur matériel (elle avait forcé sur le mascara effet yeux de biche pour appuyer sa demande). Sauf qu’ils jouent en instrumental et n’ont donc pas de pied de micro… Mac Guyver en puissance, Hervé, l’harmoniciste du groupe, a l’idée ingénieuse de fixer le micro au trolley qui leur sert à porter l’ampli. Un tendeur, du gaffeur, et la mission est accomplie. Nous avons un peu l’air de romanos avec tout ce fatras, mais Marine sort ses talons pour compenser (bien qu’ils soient plutôt aiguilles) et l’illusion prend. Un grand merci à nos sauveurs du jour avec lesquels nous avons même partagé quelques trios mémorables.

Une vidéo preuve à l’appui de l’installation – la chanson Camille C, justement écrite pour l’amie qui nous a invitées à ce festival – et quelques photos souvenirs de ce joli moment au bord de l’eau.




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