samedi 9 avril 2011

Envolée lyrique

Le week-end dernier, Marine m’a annoncé une grande nouvelle : elle m’emportait sur son dos à l’Envolée des livres de CHATEAUROUX. Je ne connaissais pas cette ville, mais déjà, son nom faisait frémir mes cordes d’impatience. Ses trois syllabes laissaient miroiter un week-end emprunt de faste et de noblesse. Dès les premières heures, je ne fus pas déçue, tant s’en faut : voiture de train privatisée et première classe, homme de compagnie aussi volubile que distrayant, cocher (de bus à moult chevaux) attendant à l’arrivée, suite royale au Palais de l’Echassier (plus communément nommé Ibis), déjeuner gastronomique à la Cantine de la fleur de Lycée…

Tout s’annonçait sous les meilleurs auspices. Mais, consciente de n’occuper qu’une place accessoire (elle venait avant tout pour signer son livre), il me fallait trouver le moyen de faire ma place au soleil (par ailleurs étincelant ce jour-là).

Pour cela, je choisi de mettre en action le plan D (comme Délicat – rôle de composition s’il en est) :
-         Phase 1 : m’insinuer dans chacune des conversations de Marine avec les auteurs afin qu’ils s’habituent à ma présence.
-          Phase 2 : me faire désirer, discrète, tranquillement allongée dans une housse à ses pieds
-          Phase 3 : attendre que les premiers acheteurs du livre découvrent sur la quatrième de couverture que Marine est chanteuse et lui demandent, m’apercevant posée dans un coin, si elle aurait la gentillesse de leur jouer un morceau.

Leur phrase à peine terminée, je laissais alors nonchalamment glisser ma fermeture éclair, consentant de bonne grâce à m’accorder à leur désir.

Jusqu’ici, vous naviguez, comme moi, en plein conte de fée. MAIS… c’était sans compter sur les dérives incontournables de nos natures exaltées (et rock’n’roll, si si, relisez bien les post précédents), puisque le plan D s’est rapidement transformé en plan P (Poissonnier).
Marine a alors exhibé sur sa table ma prestation comme une offre promotionnelle :
Un livre acheté = une chanson chantée (prononcez-le dix fois pour voir…). Cela a tant et si bien fonctionné qu’elle a cassé sa voix (et peut-être les oreilles de quelques voisins, mais ils ont eu la courtoisie de ne pas s’en plaindre).
Elle a recouvert l’immaculé papier de la table de mots et dessins bariolés (aidée par son voisin, en croisade contre l’ennui, qui depuis Hier dernier nous a d’ailleurs promis une chanson. Demain, peut-être ?)
Emportée par la frénésie des rencontres, elle m’a ensuite abandonnée à l’hôtel…
Pour ne rentrer qu’au petit matin, escortée par son chevalier chinonais (néanmoins plus proche de Pete Doherty que de Lancelot à cette heure indue).

Malgré ce retour brutal à la réalité (Châteauroux est une commune française située dans le département de l’Indre n’ayant pas hébergé de personnalité notable depuis le Prince de Déols au XIème siècle (et tout récemment Michel Denisot, mais dans dix siècles on s’en foutra éperdument)), je dois avouer que j’aime de plus en plus me frotter à ce monde de lettres.
Quand bien même ne soient-elles pas de noblesse.


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